En mai 2020, la boîte mail affiche “Objet : Proposition, avec une pièce jointe”. Nanténé connaît Madlen, Madlen connaît Nanténé, les présentations sont faites par des intermédiaires et cela tombe à la sortie des confinements.
Je raconte à Nanténé que je pense à Éluard, à cet unique vers de poésie : “l’aube je t’aime j’ai toute la nuit dans les veines”, et la déflagration. Un peu comme celle qui a tout soufflé à la lecture de La nuit t’arrache à moi.
Le texte, dans la forme qu’envoie d’abord Nanténé, est un bloc de 27 pages qui se lisent comme en apnée, qui feraient presque croire à de l’écriture automatique, tellement le fil se déroule de la bobine à toute vitesse, incontrôlable. Se pose la question de la mise en page, que Nanténé souhaite retravailler. Il a en tête Speed, de Gabriel Gauthier ; l’aération, le placement dans la page, le jeu avec les blancs et les vides deviennent centraux dans son approche. Une session de travail et une mise en maquette plus tard, la nuit t’arrache à moi est désormais un livre de 88 pages.
Au printemps 2023, La nuit t’arrache à moi épuise son deuxième tirage. Il est temps de penser à la suite, à comment faire évoluer le texte, et l’aventure éditoriale se poursuit.
L’image, elle peut se lire dans la poésie qu’écrit Nanténé, elle se compose en arrière-plan de l’imagination, avec des éléments de vocabulaire très simples, qui, ensemble dégagent des images invraisemblables. L’image, Nanténé la travaille également argentique avec la photo, numérique avec les collages, en mouvement avec les vidéos.
Il faut aller voir son site internet, presque down the rabbit hole, où il est possible de laisser ses yeux rebondir pendant des heures entre les mots et les couleurs, les formes, la musique dont on se rappelle et celle que l’on veut découvrir.