Par Clémence et Marie
Le festival littéraire et généraliste de Schiltigheim approche ! Astrid Franchet, sa créatrice, est amie de Gorge bleue : on lui a posé quelques questions sur l'événement qui ouvrira sa troisième édition les 25 et 26 mars prochains. L'occasion de revenir sur son histoire, ses valeurs et son large programme.
Astrid, peux-tu te présenter, ainsi que ta maison d’édition, à l'initiative de cet événement ?
Une image est peut-être plus courte et plus parlante. Au moins, elle montre mon
enthousiasme et mon émerveillement ! ;-)
Les Éditions Astrid Franchet sont une maison d’édition généraliste créée à Schiltigheim en 2017, qui fonctionne aux coups de cœur, aussi bien en traduction qu’en création originale. À son catalogue on peut trouver des livres jeunesse comme les superbes albums d’Antje Damm (dont La Visite, plusieurs fois récompensé), des livres de photographie comme Les métiers d’art de Simon Woolf, les carnets de voyage de Christian Heinrich (l’illustrateur des P’tites Poules), des encres chinoises et poèmes d’Anne Romby et des jeux éducatifs. La littérature n’est pas en reste avec, par exemple, la publication d’un roman jeunesse et du premier roman d’un jeune auteur colmarien, Jérôme Hohl (Sherlock Holmes et l’affaire des noyades bleues) qui est actuellement finaliste dans la sélection des clubs Hors concours. Un roman actuel et très fort est à venir à l’automne.
C’est bientôt la troisième édition de Schiltibook. Peux-tu résumer ce qu’est ce festival en quelques mots ?
Ce salon est une fête, ce sont des retrouvailles avec des amis éditeurs et auteurs, et avec le public, bien sûr ! Faire découvrir nos catalogues dans leur intégralité, rencontrer le public ensemble avec nos auteurs et illustrateurs… On essaie de proposer un grand choix de genres.
Revenons un peu sur sa jeune histoire. De quoi est-il né ? Quelles synergies ont été mobilisées ?
Il y a un très beau salon de la jeunesse et de l’illustration à Schiltigheim, Schilick On Carnet, qui est bien connu au-delà de la région. J’ai proposé à la Ville de Schiltigheim de créer un deuxième salon du livre, qui serait généraliste et complémentaire. Il y a une telle richesse éditoriale dans Schiltigheim et aux alentours. Et il y a eu un OUI spontané et enthousiaste de la ville.
La première édition a eu lieu en 2020.Ce fut une année particulière. J’avais invité très peu d’amis éditeurs pour laisser beaucoup d’espace en temps de Covid… Mais quelle joie de pouvoir renouer avec les salons, de retrouver le public !
Pourquoi un salon des éditeurices indépendant·es ?
Avec la concentration des maisons d’édition dans les grands groupes, on veut défendre farouchement la diversité culturelle.
On remarque que certaines maisons alsaciennes sont présentes chaque année : existe-t-il des liens entre les différentes structures, entre les éditeurices ?
Il y a des liens amicaux qui me lient à la plupart des éditeurs et éditrices. Nous sommes complémentaires, engagés et tenaces… La devise inofficielle du salon est « ensemble, c’est mieux » ! Une chouette bande d’éditeurs, d’auteurs et d’illustrateurs… Mais bien sûr, tout le monde n’est pas toujours disponible et nous avons migré avec la date du salon : la première année nous étions en septembre, puis en mai, maintenant en mars. Faudra qu’on fixe un vrai rendez-vous dans le paysage littéraire et festivalier, si on veut perdurer.
Mais Schiltibook accueille aussi de nouvelles maisons. Tu peux nous parler de celles qu’on pourra découvrir ?
Difficile de faire des portraits justes en quelques mots. J’invite les lecteurs à se rendre sur le site des maisons d’édition qui publient de la littérature engagée, des livres pour enfants, du théâtre ou de la poésie.
Je me permets de citer La dernière goutte : des livres qui « s’adressent à l’intelligence du lecteur sans pour autant l’ennuyer. Le maître mot, c’est le plaisir : il faut qu’un livre nourrisse le lecteur, qu’il soit brûlant, qu’on y trouve une voix et un talent pour raconter une histoire ». Rien que ça, cela me donne personnellement envie de venir à Schiltibook ;-)
C’est un événement qui tend à promouvoir le travail des maisons locales certes, mais pas que. Il y aura aussi des conférences, des expositions… Comment as-tu pensé la programmation ?
Au centre de cet événement, il y a définitivement les auteurs et les illustratrices, les autrices et illustrateurs avec leurs éditeurs et éditrices et leurs livres communs. Mais je voulais aussi proposer de la réflexion, comme avec la conférence que tiendra Pierre Marchant sur l’édition indépendante.
Puis apporter des informations aux auteurs aussi, avec Charlotte Larat, agente littéraire qui parlera de « contacts et contrats ». Et comme j’aime beaucoup la lecture de livres à voix haute, j’ai invité des auteurs/éditeurs à lire des extraits d’un livre. Jacques Fortier lira ainsi un chapitre de son nouveau roman Le maître horloger, à paraître le 7 avril, et Jean-Marc Collet mettra en lumière le livre La passe de Darial de son auteur Jean d’Albis.
Deux expositions pour élargir l’offre : une très belle exposition photo du photographe Cihan Serdaroglu que j’aime beaucoup (et que j’ai publié ;-)) : « Promenades visuelles ». Puis Benjamin Strickler montrera les étapes de création d’illustrations jeunesse dans le cadre de la collection « Graines d’histoire » publiée par La Nuée bleue.
Nous sommes un salon généraliste, il faut aussi penser aux petits lecteurs !
Si tout était possible, qu’est ce que tu souhaiterais pour le futur de Schiltibook ?
Que cela marche et permette aux maisons d’édition qui ont pas mal de vents contraires à affronter, de défendre et vendre leurs livres, qu’une belle dynamique se créée…
Qu’on grandisse lentement mais sûrement… Ensemble, c’est mieux !
(Re)découvrez le festival Schiltibook !
Quand ? Le week-end du 25 et 26 mars 2023, Où ? Aux Halles du Scilt, 15b rue Principale à Schiltigheim. L'entrée est gratuite.